Le coup de la panne
Courir, ça sert à rien
Ça fait toujours bizarre de se pointer les mains dans les poches sur une course que l'on est sensé courir. Toujours cette sale impression de s'être débiné. En même temps, ce n'est jamais bien facile de se raisonner quand la machine commence à donner des signes de fatigue. On fait le dos rond jusqu'au moment où on ne peut plus rien. Et c'est là qu'on sort notre bon vieux coup de la panne avec pour seuls commentaires: "lessivé", "fatigué", "plus de plaisir"...
C'est bien ce qui m'est arrivé en débarquant qualifié mais non inscrit aux interregionaux de cross à Trélissac (24). Cette course devait logiquement être le point final de ma saison de cross. Je comptais bien gérer cette dernière progressivement, histoire de me faire plaisir après avoir noyé mon moteur au marathon de Saragosse fin septembre. Un début de saison tranquille jusqu'au cross de Bègles fin décembre m'a donné la nette impression de m'être remis en marche avant.
Mais il aura fallu que les championnats de Gironde de cross se disputent début janvier à Bassens, une ville connue pour ses dépôts de carburants, pour que je connaisse un joli coup de pompe. Après avoir mis une semaine pour me remettre de cette bonne blague, la reprise fut très laborieuse mais animée par un esprit revanchard. Ça tombait bien: les championnats d'Aquitaine de cross se déroulaient autour du circuit d'auto-cross de Faleyras (33). Qu'à cela ne tienne et malgré toute ma bonne volonté, les réservoirs étaient vraiment à sec. Non pas que pas que je sois trop déçu du classement (47ème sur 92) mais plus sûrement pour cette nette impression d'être complètement vidé avant même les premières difficultés. En gros, de me sentir comme un boxeur compté K.O. deux fois consécutivement.
Et après une nouvelle semaine passée à me bidonner, j'en ai conclu qu'il était peut être temps d'être un sportif raisonnable. Et de mettre à l'ordre du jour du repos, une visite chez le mécano et un "tirage de rouge à la barrique", comme dit si joliment Jabato. En voilà une bonne chose de faite. D'ailleurs, je connais un canadien qui me conseillerait carrément d'arrêter la course à pied et parfois, je me demande s'il aurait pas un peu raison...
Un blog aussi ça sert à rien
Ce n'est pas tout de raconter mes déboires parce que c'est bien vrai que ce n'est pas qu'il y a de plus passionnant à lire. Surtout venant d'un expert ès coup de la panne (toute la subtilité est dans le dosage pour ne pas lasser Jabato mes auditeurs). Mais si j'en viens là, c'est qu'à l'instar du coureur, le sportif imbécile blogueur pédale lui aussi dans la semoule depuis fin décembre et un changement de rythme de vie.
Et pourtant, les voyants étaient au vert, avec du plaisir à écrire trois fois rien, des projets en pagaille, un joli nombre de visiteurs quotidiens et surtout le sentiment de découvrir progressivement l'essence même d'un blog. Parce que le plus grand plaisir que m'a apporté ce blog, c'est de découvrir celui des autres, notamment grâce aux digg-like (Wanarun, Blogasty, Scoopeo,...). Quand j'écris un billet, je le fais avec mes maladresses et ma naïveté, mais avec l'envie de livrer une partie de ma pensée. Et si j'apprécie les commentaires sans en faire une finalité (il y a d'ailleurs des blogs qui marchent très bien sans la seule trace d'un commentaire), il n'y a rien de plus agréable que d'en laisser régulièrement chez les autres parce qu'on y apprécie un petit quelque chose.
Rien que pour ça, je me dis que tant que l'envie est là, ça vaut la peine de relancer la machine. Ça durera peut être ce que ça durera mais ça vaut toujours mieux que de rester amorphe. Suffit juste de doser son coup de la panne je vous dis...
Et en passant, quelques adresses assez sympathiques à mes yeux: Tertulia sporting club, MadRunner, Ca m'en touche une sans faire bouger l'autre, Gaby du 17, Pays des Olonnes 85, Sylvain Drapeau, Travailleur du web, Courir c'est pour les nazes, etc et j'en oublie... et bien evidemment chez mes amis les montagnards Jabato et Mic.