Papa il boit
J'imagine bien que tous les parents en sont passés par là. Il arrive bien un jour où l'adorable petit à sa maman et à son papa a la langue qui fourche. Surtout lorsqu'il se met à raconter en public ce qu'il n'est pas forcement utile de raconter. Puisqu'après tout la nature l'a pourvu d'une paire d'oeils, de deux oreilles et d'une bouche, ce serait bien dommage de s'en priver. Mais là franchement, je ne pensais pas que du haut de ses 2 ans, mon petit allait inaugurer son palmarès de si belle manière.
C'etait un après midi tout ce qu'il ya de plus ordinaire où je vais le chercher à la crêche. Deux "dames de la crêche" me disent avec un sourire qui en dit long:
"- Ronan, il nous dit des choses.
- Ah bon ?..
- Il nous a dit: Papa, il boit.
- Ouh là...
- Et on lui a demandé: il boit quoi ton papa?
- De l'eau rose..."
Il aurait voulu me descendre de mon piédestal paternel qu'il ne s'y
serait pas pris autrement. Moi qui pensais que les chaudes heures du "Gaulois" et de "La lune dans le caniveau" resteraient dans la malle aux souvenirs des
F.C Cagouilles. Et je parle même pas de ma buvette La Txunga qui a vu trépasser un nombre incalculable de bouteilles et dont la réputation n'est plus à refaire dans mon sud gironde natal...
Pour me consoler, je me dis que c'est une simple question d'habitude. D'ailleurs, à l'apogée de la Txunga, mon petit cousin alors agé de 5 ans, m'avait gratifié d'un joli dessin qui en disait long. Après tout, comme dit un proverbe africain vite trouvé sur gogol, "mieux vaut avoir la langue qui fourche que le pied qui trébuche".
Illustration: Nicolas. Du haut de ses 5 ans, notez bien qu'il a pris soin de bien dessiner les doseurs sur le haut de la buvette.