Vendée globe virtuel: les sabots d'Hélène
Il n'y a pas que dans l'atlantique sud que l'ambiance se fait studieuse autour des cartes méteo. Alors que Loïck Peyron vient de se jouer en leader de l'anticyclone de Sainte Hélène, les skippers du Vendée Globe virtuel en sont quitte, eux aussi, pour une belle prise de tête.
Passer la porte au bon moment
Les données du problème sont bien simples: avant de laisser dans le dos le cap de Bonne-Espérance et basculer pour le grand surf de l'océan indien, il faut passer l'une des cinq portes obligatoires du parcours: la porte de l'atlantique. Mais là où les choses se compliquent, c'est qu'un phénomène météo local joue les essuie-glaces devant la dite porte. Il ne va pas sans dire qu'il faut profiter d'une fenêtre météo favorable pour contourner cet anticyclone de Sainte Hélène et ne pas s'engluer dans une pétole monstrueuse.
Jabato vs sportif imbécile: le combat continue
Après avoir dans un premier temps fait le choix malheureux d'une route à l'est en longeant les côtes africaines, j'ai repiqué vers l'ouest pour profiter de vents plus favorables. Aujourd'hui, je suis à trois-quatre jours de navigation de la porte, bien aligné en face. Mais si le cœur de l'anticyclone se trouve pour l'instant sur ma route, il devrait logiquement dans les heures prochaines s'écarter vers l'est. Ce qui devrait théoriquement me permettre de passer dans le chas d'une aiguille et, qui sait, me gratifier d'une réputation d'anguille des mers. Rien que ça...
Quant à Jabato, après s'être débarrassé d'un routeur fantaisiste, il semble aujourd'hui avoir trouvé une course à sa mesure. C'est que ce madré sanglier a pris le temps de s'écarter vers les côtes brésiliennes pour foncer aujourd'hui à 30km/h sur les portes. Espérons pour lui que l'anticyclone ne s'invite pas au dernier moment sur sa route, ce qui l'obligerait à descendre bien au sud et remonter plein vent pour passer les portes.
Mais je n'oserais pas remettre en doute ses choix, lui qui est parti avec plus de 1000km de retard sur moi et n'en accuse plus que 400 à ce jour. Et mon avance ne cesse de fondre comme neige au soleil depuis qu'il danse la samba au large du Brésil...
Du monde au balcon
Si on s'amuse bien sur ce Vendée Globe Virtuel, nous ne sommes pas les seuls puisqu'il y aurait la bagatelle de 170 000 concurrents. Et il est encore possible de mettre les voiles avec un léger handicap sur le reste de la flotte.
Ce n'est donc pas surprenant si la bataille fait rage en tête. Free Bearn, béarnais exilé à Bordeaux, me l'a confirmé lors d'une vacation radio: le moindre degré compte et sa 3ème place ne lui permet pas le moindre relâchement. Avec 10 000 euros de prime au vainqueur, je veux bien le comprendre.
Et s'il y a un concurrent qui est de bon conseil, c'est bien Sebastien Destremau, actuellement 5600ème. Non content de nous commenter le vrai Vendée Globe sur son blog, ce skipper nous éclaire en professionnel endurci sur les pièges et options météos de la course virtuelle. Mais il faut croire que l'expérience ne suffit pas pour tirer son épingle du jeu. Il paraîtrai qu'aux alentours de la 5000ème place, un bateau skippé par une place de CM1 serait lancé à la poursuite de celui de sa maîtresse.
Pas de quoi pavoiser en tout cas avec ma 68 116 ème place...Et raison de plus pour retourner plancher sur ma table à cartes afin de mieux étudier les caprices de la belle Hélène...
J'oubliais, pour suivre le Vendée Globe sur un Vendée Blog, allez voir le blog Pays des Olonnes 85
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