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Le sportif imbécile
21 novembre 2008

Un après midi au champ de course

Après avoir testé le confort d'une palombière, je continue mon retour à la terre avec cette fois ci un petit détour à l'hippodrome.

Turfiste refoulé

facade_hippodromeA force de lire un peu tout et n'importe quoi dans Sud-Ouest, j'ai fini par prendre l'habitude de m'attarder de temps à autre sur les pages hippiques. C'est que certains week-end, je fais une analyse minutieuse de la grande course du jour, diffusée en clair sur Canal +. J'accouche alors d'un pronostic pour mieux vibrer devant ma petite lucarne, sans pour autant avoir misé le moindre centime. Je ne suis pas bien fort à ce jeu aussi futile qu'idiot mais cela a le don de m'amuser.

Et il m'a suffit de lire un article relatant une campagne de promotion des hippodromes pour me mettre la puce à l'oreille. Pourquoi ne pas aller y jeter un œil, histoire de ne pas mourir idiot (qu'est ce que je ne ferais pas pour cela...). Et comme les chevaux sont toujours une idée sympa de ballade en famille, les 15 minutes de voiture nous séparant de l'hippodrome de Bordeaux-Le Bouscat ont été vite avalés.

La découverte

Arrivés à bon port, j'ai trouvé le cadre somme toute assez classique, pas bien différent en tout cas d'un stade de foot. Un petit tour aux écuries s'impose derechef devant l'excitation du petit. Manifestement, au vu de l'effervescence qu'il y règne, une course va bientôt démarrer. Les jockeys s'apprêtent, les chevaux sont attelés. Puis tout ce petit monde se dirige vers le rond de présentation. Un petit tour devant une armada de parieurs qui noircissent scrupuleusement leur journaux et ils prennent la direction du champ de course. A première vue, nous ne sommes plus devant Canal Plus mais plus sûrement devant une course de niveau régional. En effet, beaucoup de jockeys ne sont plus tout jeunes et surtout bien moins affutés.

Première mise

salle_des_parisLe speaker annonce l'imminence du départ de la prochaine course, ce à quoi s'ensuit une ruée vers les tribunes. Nous n'avons rien trouvé de mieux à faire que de suivre le mouvement pour nous retrouver dans la salle des paris. Des télés partout, des guichets et des dames pour enregistrer vos mises, des files d'attente bien alignées mais quelque peu volages. Avec Béa, on se regarde, on se tâte pour finir par se munir du journal de la réunion, mis à la disposition de tous. Renseignement pris, il reste deux courses aux programmes, du trot attelé. Et comme on y comprend rien aux paris, Béa finit par prendre son courage à deux mains pour aller demander conseil à un type assez sûr de son affaire. Tellement sûr que quand elle revient, elle m'annonce qu'il lui a conseillé de faire un trio...

Après une rapide concertation, nous décidons de tenter l'aventure, un peu de folie dans notre quotidien ne nous feras pas grand mal. Va pour un trio et une mise de deux euros. Pour ceux qui auraient mal compris, pour réussir un trio il faut que les trois canassons cités arrivent dans les trois premiers, peu importe l'ordre. C'est donc avec beaucoup d'excitation que nous prenons place dans les tribunes.

Première course

On ne voit pas bien les numéros des chevaux mais cela nous importe peu, l'ambiance est là. On sent bien le stress du jeu envahir les gradins et les émotions sont bien plus vivantes qu'à la télévision. J'en veux pour preuve deux mamies bien mises installées non loin de nous. Visiblement, elles sont venues jouer entre copines. Comme toute mamie qui se respecte, elles adressent des sourires de madones au petit. Mais une fois dans la course, le petit peut aller se rhabiller, le diable semble les posséder. Et à l'amorce de la dernière ligne droite, ça ne rigole plus. La tension est forte et les acclamations vont crescendo jusqu'à la ligne d'arrivée.

Deux de nos chevaux finissent dans les trois premiers. Mais ça ne le fait pas, il en faut trois et cela nous rapporte rien. Et dire que si le troisième n'aurait pas fait le con, nous aurions pu en espérer un peu plus de 200 euros de gains...En tout cas, cela confirme nos impressions. La plupart des favoris annoncés se sont retrouvés devant et le niveau semble bien moins resserré que sur Canal Plus.   

Une autre, juste pour se refaire

pr_parationQu'à cela ne tienne, retour au rond central pour étudier de plus près la dernière course au programme. Cette fois ci, Béa se décide pour un couplé placé où les deux chevaux misés doivent finir dans les trois premiers. Puis au dernier moment, je me décide à tenter un coup pour augmenter nos chances. J'annonce un 2 sur 4 à la guichetière avec le numéro de mes 4 chevaux. Le seul hic, c'est qu'elle m'informe que ce n'est pas possible sur cette course. Je me sens un petit peu con, d'autant plus qu'il y a du monde derrière moi...

"- Bin... euh.... je vais faire un couplé placé..."

Retour aux tribunes, le départ est imminent. Béa est impatiente de savoir:

"- Alors, t'as joué quoi?

- Bin finalement, j'ai fait un couplé placé sur le 2 et le 8

- Mais t'es débile! t'as fait la même chose que moi..."

La course commence. Au premier tour, je rentre à fond dans la course, et pour cause: le 2 et le 8 sont aux trois premières places. Mais j'ai vite déchanté: si le 8 a gagné la course, le 2 s'est fait oublier dans les profondeurs du classement. Je me suis consolé en me disant que de toute manière, cela ne m'aurais rapporté que 7 euros de gains.

Couçi couça

Une fois de plus, je crois que je suis bien content d'être venu. Aller aux courses, c'est une occasion comme une autre d'emmener les enfants voir les chevaux et de plus, ça distrait toute la famille. Mais en même temps, je pense que je ne risque pas non plus de devenir un habitué. Quelque part, on ressent bien cet espèce d'ambiance malsaine qui règne autour des jeux d'argent. Je n'ai rien contre les turfistes, il sont tout ce qu'il y a de plus banal, ils forment même un mélange populo-bourgeois qui a son charme. Mais je crois bien que jouer de l'argent, on aime ou on aime pas. Et moi, j'aime pas longtemps...

Je dis ça mais pas plus tard que tout à l'heure, je suis descendu chercher Sud-Ouest et en revenant, je suis passé devant le bar PMU de la Benauge. Devant l'animation qui y regnait, l'espace d'un instant, j'ai eu envie de m'arréter boire un demi et me faire une grille. Si c'est pas malin ça...

Illustration "Hippodrome", Infinite_pi sous licence Creative commons

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Commentaires
G
Les courses hippiques, loin de l'image d'Epinal que vous moquez un peu vite, sont pour qui veut bien s'intéresser en profondeur et sans à priori ridicule,une source de jouissance intellectuelle certaine.Bien sûr pour çà il faut considérer la chose sous un angle plus ou moins scientifique .Se poser la question ;qu'est ce qu'une course?Voir les conditions requises pour pouvoir participer.Comme pour tout problème la résolution passe par une lecture minutieuse de l'énoncé et la bonne compréhension de celui-ci.La réussite bien sûr n'est pas garantie mais ne laissons jamais le hasard choisir pour nous!L'engagement d'un cheval dans une course qu'il s'agisse de galop ou de plat est défini selon un programme bien établi et non comme peuvent le penser les profanes ,au petit bonheur la chance.Si la masse des turfistes est d'une bêtise à faire peur ,il existent néanmoins des connaisseurs respectueux du travail fourni par les entraîneurs , les jockeys et les drivers ainsi que tout le personnel des écuries souvent à la peine.
T
Article intéressant sur l'après-midi d'un turfiste ..<br /> <br /> Un mélange "populo-bourgeois", il est vrai que l'on retrouve différentes classes sociales sur un hippodrome avec le côté bourgeois plutôt du côté proprio ;-)
M
Tu veux que je fasse de la voile sur mon joli bateau, mais je connais tout juste ce qu'est la proue et la poupe!!!
L
Mouais...attention y'a breton et breton...<br /> Les gars qui n'ont de breton que le prénom, qui n'ont vécu qu'au milieu des champs de maïs et des vignes, et qui ne connaissent de la mer que la Garonne en furie, faut faire gaffe en effet...
J
bin j'ai fait confiance à un breton prénommé erwan ( qui dit mieux?) qui m'a assuré que c'était le meilleur moyen: "je n'y ai pas pensé pour moi, et j'ai mis beaucoup de temps à contourner... passe à travers".<br /> moi, on m'a pas dit que les bateaux, ça passe pas les taches marrons sur l'écran...<br /> vive la bretagne!
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