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Le sportif imbécile
30 septembre 2008

Marathon de Zaragoza: récit d'un comique

De retour d'un weekend end fort sympathique à Saragosse, petit récit en long et en large de mes exploits.

Reçu comme des rois

P9270007Non content d'avoir un sens de l'hospitalité bien prononcé, notre hôte Juan connaissait nos préoccupations puisqu'il courrait, il y a quelques années de cela, le marathon en 2h38. On ne pouvait donc pas rêver meilleur accueil et l'avant marathon a été des plus agréable. Repas, reconnaissance du parcours, mise en jambes, sieste, dossards, ballade dans une jolie ville, chambrage, etc...: tout roulait comme sur des roulettes et surtout, avec zéro prise de tête. A part peut être quelques soucis avec les bus et les claviers espagnols...

Le jour de gloire est arrivé

Je crois que c'est un peu de ça que j'ai ressenti sur la ligne de départ. J'étais zen et prêt à me caler sur l'allure impartie aussi longtemps que je pouvais tenir. Et j'étais prêt à serrer les dents quand il le faudrait. Aussi, quand le départ a été donné, mon seul souci a été de me  placer et de chercher à retrouver l'allure éprouvée à l'entraînement, sans à coups. C'est ainsi que je n'ai pas vu la borne du premier kilomètre, ni même Jabato que j'aurais, paraît-il, doublé à ce moment là.

Chi va piano, va sano e va lontano...

Premier coup de théâtre au 3ème kilomètre, un arrêt pipi dont je me serais bien passé. Mais contrairement à mes habitudes, cela ne m'a même pas agacé. Je me sentais bien, à cette allure de 3'45" au km, à l'évidence ma préparation m'avait donné de la caisse. Mais très vite, à partir du 5eme km, un mal aux cuisses inhabituel commençait à m'inquiéter. Je n'ai pas hésité à réduire mon allure pour chercher avant tout le relâchement. Je passe en 38'25" au 10eme km, 55 secondes de plus sur ce que j'avais prévu. Mais je suis dans mon truc et cela m'importe peu.

Les choses se compliquent...

Le 15eme km est passé dans le même esprit en 58''. Mais ce foutu mal de jambes ne fait qu'empirer et ne laisse rien présager de bon. Le souvenir de Ciudad Réal et de son fameux mur du 17eme me trotte dans la tête...Et au 18ème après un long faux plat, c'est l'alarme...Obligé de réduire la foulée pour éviter la catastrophe. Aussi, je passe en 1h22' au semi en ayant tiré un trait sur mes ambitions chronométriques, espérant courir le deuxième semi en 1h40.

Le chemin de croix

Malheureusement pour moi, je n'ai pas trouvé d'autres qualificatifs pour résumer la suite de mon marathon... 1km plus loin, plus moyen d'avancer, le mal aux cuisses est trop prenant. Et mentalement, je suis dans le trou car je sais que c'est le début d'un calvaire, à alterner pendant 20km marche et footing pour espérer arriver au bout.

Un peu plus tard, Jabato me double en me demandant ce qu'il m'arrive... Je me dis "Comme à Ciudad Réal" et ça me fait marrer... Mais plus je le voyais s'éloigner, plus je riais jaune à l'idée de ce qui m'attendait...

Et plus les kilomètres défilaient, plus c'était dur. Je crois bien que j'alternais 10 minutes de marche pour 2 minutes de footing... J'essayais de m'accrocher aux sourires des spectateurs comme autant de bouées mais rien n'y faisait. Là, j'étais servi: c'était le moment de serrer les dents...

Ressuscité par la magie du marathon...

Au 35ème, je n'en voyais plus le bout de ce marathon, même la marche était devenu un calvaire. J'en étais réduit à finir les 7 derniers kilomètres en marchant et j'avais accepté mon sort. Sauf qu'un groupe de spectateurs a semblé le remarquer et en a décidé autrement. Ils se sont mis à m'encourager très fort. Pas besoin de comprendre l'espagnol pour ressentir dans leur regard une sincérité et un enthousiasme touchant. Et, je ne sais pas ce qui m'a pris mais je me suis senti obligé de leur répondre:

- Pour vous, je vais recourir

Et je me suis mis à recourir. Mes anges gardiens m'ont acclamé, ce qui m'a donné un coup de fouet. Et miracle, j'ai réussi a avaler ces 7 derniers km quasiment sans m'arrêter de courir.  Je finis en 3h26 minutes, bien loin des 2h38" espérés, à la 306ème place. Si seulement ces spectateurs savaient combien ils ont pu m'aider à arriver au bout de mon chemin de croix et combien je les en remercie...

Sous la douceur de la vierge del Pilar

P9280024S'il y a une chose qui est bien dans ces galères, c'est après, une fois que c'est terminé. C'est très con à dire mais c'est tellement vrai...

Et je crois que ce n'est pas la peine de faire quinze phrases pour dire combien j'ai apprécié le massage d'après course, ce repas chaleureux dans la famille de Juan, cette sieste réparatrice et surtout, ces bières et ces tapas engloutis dans les bars de Saragosse..

L'analyse du comique

Pour ce qui est de l'analyse de la course, je me demande s'il ne faut pas plutôt une psychanalyse... Je reste persuadé que ma préparation m'avait donné les armes pour courir en moins de 2h40. La dernière course de préparation à trois semaines du marathon et le dernier test allaient dans ce sens. C'est juste que les évènements des quinze derniers jours ont perturbé ma préparation et surtout ma récupération. C'est cruel de sortir aussi vite de la course mais ça fait partie du jeu...

Et puis, je crois que ces sorties de routes sont parfois inévitables, malgré tout le sérieux et la passion que j'ai pu mettre dans une préparation solide. Il reste néanmoins une satisfaction: même dans un jour sans et en grande difficulté, je suis allé au bout de ce marathon.

Mais je reste motivé, je vais bien finir par arriver à mes fins sur cette distance... Surtout que ça fait trois ans que je fais un marathon annuel avec Jabato et pour l'instant, le score est de 3-0 en sa faveur... Et ça, ça commence à m'énerver...

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Commentaires
A
Je vois que le canadien n'a pas perdu son temps. Au moins avec la méthode canadienne de jaja, si tu arrives sur la ligne de départ du marathon, tu es certain d'être bien entraîné. <br /> <br /> Et sinon je comprends mieux pourquoi l'ours est un sujet si sensible dans les Pyrénées. Y'en a qui sont pour et y'en a qui sont contre... Moi je dis que c'est juste une question d'habitude.<br /> <br /> Pour info, le canadien est originaire du même village que moi, dans le sud gironde. Il s'est expatrié au Quebec, dans un coin où il fait moins je sais pas combien l'hiver, où les mouches sont grosses comme des balles de tennis et où ils parlent comme des maringouins.
L
Tiens, je voulais rajouter la même chose, Mic!<br /> Je vois que tout le monde se méfie des moeurs d'Air1.
M
Pas sûr Eduardo, pas sûr du tout.<br /> Il se pourrait qu'il attende l'ours!!!
E
si en plus tu lui dis que l'ours est pd, il va être en dessous de 2h38 le prochain coup...!
L
Quel beau blog! <br /> Bravo Air1 pour cette belle histoire, j'en ai les larmes aux yeux.<br /> Mais en tant que grand sportif moi-même, je me permet d'émettre quelques réserves sur ta préparation qui n'a apparemment pas porté ses fruits.<br /> Et je te propose une préparation alternative, approuvée par Laurent Jalabert: un petit stage en foret canadienne à te faire courser par un ours. <br /> Très efficace.
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